Syndicalisme

Si à ses débuts l’AEFO s’intéresse surtout aux questions pédagogiques, la situation change à partir des années 1950 et surtout 1960. L’affiliation avec la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (FEO) et surtout le regroupement des conseils scolaires amènent l’AEFO à composer avec des questions comme les salaires, les conditions de travail et les avantages sociaux.

Ainsi, l’AEFO entame une seconde existence surtout à partir des années 1960 et 1970 en se tournant vers l’activité syndicale pour promouvoir l’avancement professionnel de ses membres et en se consacrant à la défense de leurs intérêts.

L’AEFO se rend vite compte que sans le droit de faire la grève, son influence est très faible.

Après l’obtention du droit de grève pour les enseignantes et les enseignants en 1975, l’AEFO utilise ce nouvel instrument pour réclamer l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, rehausser la formation professionnelle de ses membres et améliorer la condition enseignante.

À ce titre, l’AEFO participe comme bon nombre d’organisations syndicales au pays au renouvellement des rapports entre le patronat et les travailleuses et travailleurs dans un contexte de militantisme social qui s’étend à l’ensemble de la société. Ce faisant, elle contribue à modifier la conception de la tâche de l’enseignement autrefois considérée comme une vocation. La tâche d’enseignement s’inscrit dorénavant dans le contexte des relations de travail.

Soumis aux aléas politiques et économiques, les droits syndicaux demeurent toujours fragiles. Ainsi, les efforts de l’AEFO pour améliorer les salaires et les conditions de travail de ses membres sont ponctués de succès importants, mais aussi de périodes plus noires, notamment pendant les années du gouvernement conservateur de Mike Harris.

À mesure qu’elle s’impose dans le domaine des relations de travail, l’AEFO utilise davantage l’action politique pour promouvoir et défendre les intérêts de ses membres. La création des conseils scolaires de langue française, ainsi que l’évolution du processus de négociation l’amèneront graduellement à professionnaliser ses activités de relations de travail.

Aujourd’hui, la tâche de négocier et de gérer les conventions collectives de ses membres est au cœur même du travail de l’AEFO; le syndicat y consacre la plus grande partie de ses ressources humaines et financières.

Pour en savoir davantage sur le rôle qu’a joué l’AEFO pour améliorer plus particulièrement les conditions de travail des femmes, consultez la section Féminisme.