Les méthodes d’enseignement

L’audiovisuel

projet de la salleDans les années 1950, l’AEFO s’intéresse à l’utilisation du matériel audiovisuel à des fins d’enseignement. Les vertus du gramophone, puis de la télévision pour appuyer l’enseignement sont étudiées et discutées régulièrement dans les pages de L’École ontarienne. Les auteures et auteurs d’articles sur la question s’inspirent de l’expérience des États-Unis et d’écoles à Montréal et à Toronto, pour faire la promotion du matériel audiovisuel comme outil d’apprentissage et encouragent les enseignantes et les enseignants à l’utiliser dans leur salle de classe.

Le matériel audiovisuel est notamment perçu comme un moyen d’améliorer la qualité de la langue parlée des élèves, surtout ceux qui vivent dans un milieu plus anglophone et qui n’ont guère d’occasions d’entendre ou de parler le français à l’extérieur de la maison ou de l’école. Le matériel audiovisuel est également utilisé pour l’apprentissage de l’anglais comme langue seconde.

Dans les années 1960, l’AEFO met sur pied un comité de l’audiovisuel qui sera très actif notamment pour obtenir des subventions gouvernementales afin d’équiper les écoles et d’acheter des films français. Elle continue de s’intéresser aux nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage qu’entraîne l’arrivée des premiers ordinateurs dans les salles de classe au milieu des années 1980.

Naissance de TFO

La création, en 1986, de La Chaîne de la télévision éducative de langue française de l’Ontario, un service jusque-là dépendant de TVOntario, élargit l’accès des enseignantes et des enseignants à des ressources audiovisuelles conçues tout particulièrement pour les écoles de langue française.La Chaîne est rebaptisée TFO en 1995.

tfo logoEn 2006, le gouvernement libéral de Dalton McGuinty accorde à TFO son autonomie complète, c’est-à-dire son propre conseil d’administration, ainsi qu’un personnel et des locaux bien à elle. Le gouvernement répond ainsi aux revendications de la communauté franco-ontarienne. C’est d’ailleurs l’AEFO qui a piloté, pendant plusieurs années, le travail du Groupe d’intervention pour la télévision éducative de langue française (GITE), un regroupement d’organismes franco-ontariens qui milite en faveur de l’autonomie de TFO. L’AEFO a coordonné cette coalition et en a été le porte-parole, intervenant à plusieurs reprises auprès des instances gouvernementales.

TFO (maintenant Groupe médias TFO), dispose aujourd’hui de studios ultra modernes en plein cœur de Toronto. Elle produit une panoplie d’émissions et d’outils Web à caractère pédagogique, ainsi que des contenus pour grand public. Son signal est diffusé partout en Ontario, ainsi qu’au Nouveau-Brunswick, au Manitoba et au Québec.

L’approche culturelle de l’enseignement

manuel septembre octobre 1962Au début des années 2000, l’AEFO constate que les enseignantes et les enseignants sont largement laissés à eux-mêmes pour s’acquitter de l’énorme tâche que constituent la valorisation et la transmission de la langue et de la culture françaises à l’école. Les attentes sont élevées, mais le personnel enseignant reçoit peu de formation et dispose de peu d’outils. L’AEFO s’associe donc à la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et au Centre canadien de leadership en évaluation (CLÉ), pour lancer, en 2003, le Projet Pédagogie culturelle (aujourd’hui Leadership et pédagogie culturels). Ce projet, sous la direction de l’enseignante Lise Paiement, vise à offrir aux enseignantes et aux enseignants une formation qui leur permette de mieux accompagner leurs élèves dans leur construction identitaire et de surmonter certains des défis particuliers à l’enseignement en milieu minoritaire.

L’initiative tombe pile puisque, au même moment, le ministère de l’Éducation de l’Ontario prépare sa Politique d’aménagement linguistique, dont l’objectif est de faire des écoles de langue française des lieux qui assurent pleinement la protection, la valorisation et la transmission de la langue et de la culture françaises en milieu minoritaire. Cette Politique sera adoptée en 2004.

À ses débuts, le Projet Pédagogie culturelle offre, avec le soutien financier du ministère de l’Éducation, quelques stages de formation par année à des groupes d’enseignantes et d’enseignants de l’élémentaire, ainsi qu’aux étudiantes et étudiants des deux écoles de formation à l’enseignement des universités d’Ottawa et Laurentienne de Sudbury.

stage formation region est automne 2005Au fil des ans, le projet continue d’évoluer. On développe une formation à l’intention du personnel enseignant du secondaire, ainsi que des formations sur mesure pour divers groupes. De nouveaux partenaires s’ajoutent, notamment l’Association des directions et directions adjointes des écoles franco-ontariennes (ADFO), l’Association des gestionnaires de l’éducation franco-ontarienne (AGEFO) et TFO. Les conseils scolaires jouent un rôle plus actif. Le Projet développe de nombreux outils, ainsi qu’un site Web, pour appuyer le travail des enseignantes et des enseignants.

En 2013-2014, l’AEFO encadre toujours l’équipe enseignante qui coordonne le projet et gère la subvention du ministère de l’Éducation qui le finance. La formation, désormais fondée sur l’approche culturelle de l’enseignement, s’offre à l’ensemble du personnel enseignant, tant à l’élémentaire qu’au secondaire, ainsi qu’aux directions d’école et aux gestionnaires des conseils scolaires de langue française. Le projet a aussi une portée nationale, la formation étant régulièrement offerte dans d’autres provinces.

coordonnatrices projet leadership 2011Bien que les préoccupations pédagogiques occupent aujourd’hui moins de place dans le travail de l’AEFO que pendant les premières décennies de l’Association, le projet Leadership et pédagogie culturels illustre le rôle de leadership que le syndicat continue de jouer dans ce domaine, toujours dans le but d’appuyer ses membres.